Edith nous livre un témoignage touchant et plein d’espoir :
« Je fais partie des gens diagnostiqué très tard, à plus de 20 ans. D’abord, la dyslexie et la dysorthographie puis à presque 30 ans le trouble du spectre autistique.
En travaillant avec des personnes en situation de handicap, je me suis aperçue que j’avais un feeling plus important avec ces personnes. Je me suis posée des questions et j’ai lu des livres sur la question du haut potentiel. Ce trait me caractérisait mais pas à 100 %. J’ai continué mes recherches et je suis tombée sur le livre « Je suis né un jour bleu » de Daniel Tamet. Ensuite j’ai repris mes études et un de mes professeurs a vu que j’avais de la dyslexie. J’ai pu entamer des démarches qui ont d’abord révélé de la dyslexie et de la dysorthographie et après deux ans d’attente j’ai eu le diagnostic officiel sur l’autisme. Le côté positif d’avoir été diagnostiquée c’est non seulement de s’autoriser à être qui on est vraiment mais aussi de (re)prendre le temps de se questionner sur comment on fonctionne. Je m’autorise à avoir des petits jouets dé-stressant et aussi à laisser mes émotions sortir telles qu’elles sont.
J’ai remis en question les valeurs, compris que je n’étais pas fainéante,  que j’avais besoin de plus de repos après des moments de socialisation. Aujourd’hui, quand je passe un moment  avec d’autres, je suis entièrement présente et quand je suis fatiguée ou que je n’ai pas un niveau d’énergie suffisant, je dit non. Du coup, les relations se sont améliorées.
Dans mon environnement proche, avec mon conjoint et mes amis, j’oublie que je suis autiste, je suis bien incluse et ils savent s’adapter à moi car je leur exprime mes besoins. Je commence à bien me connaître, j’ai appris à demander de l’aide et je bénéficie d’un accompagnement en TCC*.
Une chose importante qui a été une clé de réussite pour moi dans différentes épreuves c’est le temps.
Même si parfois c’est dur, frustrant de savoir que l’on peut mais que la fatigue prends le dessus, je ne changerai pas ma condition.
Être autiste, dys et hypersensible me permet de voir le monde autrement, de ne pas me fier aux normes sociales et ça permet aux gens de faire un pas de côté et de travailler sur leur patience. »

 

  • TCC : thérapies cognitives et comportementales