Qu’est-ce qu’un aidant familial? Quelle place et quelle fonction occupe-t-il? Quels impacts de ce rôle sur sa santé et son état émotionnel ? Quelles ressources existent pour l’aidant ?

Les aidants sont ces personnes dans l’ombre, pas toujours reconnus ni valorisés, qui donnent du temps et prennent soin d’une personne qui souffre, qui perd en autonomie, qui devient dépendante du fait de sa maladie ou de l’avancée dans l’âge. Il y a des aidants professionnels et aussi, des aidants familiaux. Des mères, des pères, des enfants, des adolescents, des frères, des soeurs… toute tranche d’âge peut vivre cette fonction d’aidant. Il existe des aidants à temps plein, dans le quotidien, tous les jours, et des aidants à temps partiel, de temps en temps dans la semaine. Pour autant, ils vivent avec la maladie de l’aidé qui vient s’immiscer dans leur relation. Tout s’organise autour de la maladie ou de la dépendance de celui qu’on aide. Des remaniements sont souvent nécessaires face à la spécificité de la maladie de l’autre, qu’ils soient d’ordre familial, social, psychologique.

Aider l’autre s’impose à soi, on le fait naturellement, par amour, par attachement, par engagement. Et quand il est question d’émotion, il n’y a pas de limite… Sauf que la limite existe bien dans la capacité à supporter des situations éprouvantes et fatigantes, au risque que cette limite soit franchie chez l’aidant qui ne s’en rend pas toujours compte… Tout est relatif à son investissement, qu’il soit physique, psychologique, émotionnel ; et le risque majeur pour un aidant est l’épuisement, la difficulté de ne pas pouvoir récupérer un équilibre, face à une surcharge mentale et émotionnelle, à un trop plein.

L’aidant familial peut être aidé, accompagné, soutenu. Parfois il le fait tardivement, quand il craque moralement et qu’il est à bout, lors d’un déclic qui le fait sortir de son déni d’avoir besoin d’aide à son tour. J’accompagne des aidants familiaux au sein de groupes de paroles, et j’apprends à leur contact l’importance de leur dévouement, mais je constate aussi l’impact délétère de la maladie sur l’aidant, du huis-clos enfermant entre l’aidant et l’aidé, de l’énergie dépensée face à l’impuissance qu’il ressent au contact de celui qu’il aide. Les groupes sont un outil de respiration et de réaliser à quel point ils sont aux prises de cette fonction. Cela leur permet de se dégager progressivement de cette place et de réinvestir ce qu’ils sont aussi, en dehors de leur rôle d’aidant.

Chaque situation est unique, chaque aidant est différent et le vit de manière spécifique. Pouvoir accéder à ses propres ressources, connaître des ressources extérieures autour de soi, et ne pas rester seul, savoir s’entourer suffisamment. Chacun doit retrouver l’équilibre nécessaire pour continuer à le vivre le plus sereinement possible. Il existe des réseaux d’aidants, des réseaux d’entraide qui viennent aussi reconnaître et valoriser les aidants. Je vous en cite quelques-uns parmi d’autres :

  •   Métropole aidante https://www.metropole-aidante.fr
  •   OVPAR aide aux aidants https://ovpar.fr/aideauxaidants
  •   UNAFAM 69 (Union Nationale des Amis et Familles de personnes Malades et/ouhandicapées psychiques) https://www.unafam.org/rhone

Olivia Krimi, Psychologue clinicienne psychothérapeute