La parole se délie à propos de l’autisme et son accompagnement évolue, mais concrètement, qu’est-ce que l’autisme ? L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui touche le comportement, la communication, le langage et/ou les interactions sociales, de manière plus ou moins prononcée. Il est appelé TSA, ou Troubles de Spectre Autistique car il existe différentes formes d’autisme. Beaucoup connaissent le Syndrome d’Asperger aussi appelé autisme de haut niveau, car il est sans déficience intellectuelle, avec toutefois une difficulté à entrer en interaction sociale, et des intérêts restreints. Il existe d’autres types d’autismes plus sévères, tel que celui de Kanner qui se déclare dans la petite enfance, tandis que pour le syndrome de RETT et le trouble désintégratif de l’enfance, il y a d’abord un développement classique de l’enfant suivi d’un arrêt de celui-ci ou une perte de ses capacités acquises. Les enfants avec le syndrome de RETT ont très souvent un retard mental sévère mais conserve un intérêt pour la socialisation contrairement au trouble désintégratif de l’enfance.
Malgré ces « grandes familles » d’autisme, les autistes n’ont pas tous les mêmes troubles, et pas au même degré : il y a autant de forme d’autisme que de personnes autistes. Chaque personnes avec TSA agit et réagit à ses troubles à sa façon : c’est pourquoi le diagnostic se fait parfois tard, voire très tard. En tant que parents, il ne faut pas culpabiliser de ne pas s’en rendre compte rapidement, d’autant plus que plusieurs formes d’autisme ne se déclarent pas dans la tendre enfance. L’enfant autiste a sa propre façon d’accueillir ses troubles, mais son entourage aussi : chaque personne réagit comme il le peut, du déni jusqu’à l’hyperprotection, où aucune des réactions n’est à blâmer, dans le respect de l’enfant bien sûr.
Revenons-en à la question principale : qu’est-ce que l’autisme ? Ces différentes formes d’autisme ne résultent pas d’une atteinte d’une zone spécifique du cerveau mais d’une association particulières d’anomalies. En effet, les recherches ont montré une atteinte du cortex préfrontal du cerveau qui est spécialisé dans les mécanismes qui permettent tous comportements intentionnels dirigés vers un but. Un des mécanismes les plus touchés dans l’autisme est la « flexibilité cognitive » : ils rencontrent de grandes difficultés à s’adapter à un changement de situation, d’où leur attachement aux routines. Un autre mécanisme très touché est la théorie de l’esprit qui est la capacité à se décentrer de ses propres points de vue, pour comprendre celui de l’autre, d’où leur difficulté d’interactions sociales.
Toutefois, les personnes avec TSA ont très souvent des difficultés langagières, tel que le mutisme, mais elles ne seraient cependant pas dues à ce trouble de la communication sociale, mais plutôt à un trouble du fonctionnement même du langage. En effet, les autistes ont des atteintes cérébrales de l’hémisphère gauche, qui est spécialisé dans le langage. Le mutisme viendrait donc d’une incapacité neurobiologique à discriminer les sons de parole entre eux et ces sons des bruits ambiants. L’écholalie qui est le fait de répéter des mots ou phrases entendus, serait alors un acte de communication. Aussi, les autistes utilisent plus leur hémisphère droit que gauche lorsqu’il communique. L’hémisphère droit traitant les sons musicaux montrent que les enfants avec TSA traitent la parole entendue comme des mélodies, ce qui peut freiner l’acquisition du vocabulaire et des capacités à comprendre la parole entendue.
Nous pouvons donc voir que l’autisme n’est pas un domaine facile à comprendre de par les multiples formes qu’il prend, la complexité des atteintes neurologiques, etc. C’est pourquoi, il existe des groupes de paroles de proches-aidants tels que l’UNAFAM ou encore le Centre Autisme Rhône-Alpes pour parler de ses ressentis, de ses difficultés, …
Mallaury Colomb, Etudiante en Master 2 de Psychologie Clinique