Parler de sa dyslexie n’est pas simple, ce trouble du langage est souvent vécu avec honte et devient un véritable complexe.

Enfant, les devoirs à la maison étaient une véritable source d’angoisse pour moi, ce moment durait des heures et mes parents perdaient très souvent patience face à mes difficultés. Quasiment systématiquement, les cris et les pleurs retentissaient dans la maison. Pourtant, j’étais suivie par une orthophoniste, deux séances par semaines. Ces séances étaient des activités extrascolaires pour moi, quand les autres enfants allaient à la natation ou au judo.

Face à mes difficultés toujours plus importantes, j’ai consulté des ophtalmologistes, des ORL et même des neurologues car mon orthophoniste n’arrivait pas à comprendre mon absence de progrès.

Début CE2, j’ai un retard de 24 mois sur l’apprentissage de la lecture. Autrement dit, à 8 ans, je ne sais toujours pas lire. Mon attrait pour les matières plus scientifiques me permet de ne pas redoubler. Mais je continuai à collectionner les 0 en dictée durant tout mon primaire.

Au premier trimestre de 6ème, j’obtiens les encouragements du conseil de classe. J’étais une élève calme, participante et studieuse malgré les lacunes et les difficultés. Mes parents étaient extrêmement fiers de moi. J’ai alors cherché par la suite à maintenir mes efforts pour les rendre fiers.

Début 5ème, je demande à mes parents de ne plus aller chez l’orthophoniste. Après 6 ans d’orthophoniste, à une fréquence de 2 fois par semaine, j’étais lassée. Je demande également à mes parents de faire mes devoirs seule. Jusqu’à la, je devais attendre mes parents tous les soirs pour qu’ils surveillent leur réalisation. Et à ce moment-là, un déclic a eu lieu. Je suis passée du dernier tiers de la classe au top 3. J’ai eu pour la première fois les félicitations de la classe et surtout, j’ai pris plaisir à suivre les enseignements. J’ai compris les astuces que je pouvais mettre en place pour compenser mes lacunes et mes difficultés liées à ma dyslexie. J’avais toujours de mauvais résultats en dictée, mais les matières scientifiques et l’histoire me passionnaient.

Les félicitations m’ont suivi durant toute la fin de mon collègue et durant mon lycée. J’ai du fournir énormément d’efforts, certainement plus que la majorité des élèves pour obtenir des résultats similaires. Mais, j’avais à cœur de réussir et de rendre mes parents fiers de moi.

Après un essai en première année de médecine, je me suis orientée en licence de physiologie. Je me suis complètement épanouie dans cette filière scientifique. Puis je me suis orientée en Master de Santé Publique.

Maintenant, je suis fière d’avoir réussi mon Master 2 en Épidémiologie en finissant 3ème de promotion.

Durant toute ma scolarité, je me suis acharnée, j’ai dû aussi faire des sacrifices, j’ai énormément travaillé et fais de gros efforts.

Aujourd’hui, il m’arrive encore de confondre le « d » et le « t » ou bien le « v » et le « f » mais je suis fière de mon parcours et de moi.

Rien n’est impossible, il faut seulement être patient afin de trouver les astuces qui nous permettent de contrecarrer nos difficultés et de maintenir les efforts.

Pour finir, voici les deux citations que je me répète très régulièrement depuis que je suis petite :